Pays de l’UE les plus favorables pour la fiscalité

L’Estonie applique un impôt sur les sociétés uniquement lors de la distribution des bénéfices, une singularité au sein de l’Union européenne. Le Portugal a instauré le régime des résidents non habituels, permettant à certains nouveaux arrivants une imposition réduite durant dix ans. L’Irlande, malgré les réformes internationales, conserve l’un des taux d’imposition sur les sociétés les plus bas du continent. Ces dispositifs, souvent méconnus, bouleversent les classements habituels et attirent chaque année de nouveaux résidents ou investisseurs. Chaque pays ajuste ses règles pour se démarquer, donnant lieu à une compétition fiscale marquée par des stratégies contrastées.

Panorama des systèmes fiscaux en Europe : ce qu’il faut savoir avant de choisir

La diversité des systèmes fiscaux en Europe façonne un terrain de jeu où la concurrence s’exerce à tous les étages. L’Estonie sort du lot avec un impôt sur les sociétés et sur le revenu fixé à 20 %, prélevé seulement lors de la distribution des bénéfices. L’assiette foncière y dépend de la valeur du terrain, une originalité qui lui vaut la première place mondiale du classement de la Tax Foundation en matière de compétitivité fiscale. Les entreprises qui s’installent sur le continent font face à des politiques fiscales très contrastées. La République tchèque a récemment rehaussé son taux d’imposition des sociétés, passant de 19 % à 21 %, tandis que la Hongrie maintient un plancher à 9 %, record absolu au sein de l’Union européenne.

Pour mieux cerner les disparités, voici quelques repères sur les taux et pratiques en vigueur :

  • Taux d’imposition des sociétés : La moyenne européenne s’établit à 21,5 %. L’Irlande propose un taux à 12,5 %, la Bulgarie et Chypre oscillent entre 10 et 12,5 %, alors que la France et l’Italie ferment la marche pour la compétitivité.
  • Impôt sur le revenu : Les écarts sont notables. Les pays nordiques imposent des taux élevés, mais la progressivité reste une constante sur le continent.

L’OCDE recommande un plancher de 15 % pour les grandes entreprises, cherchant à limiter la concurrence sur les taux. L’Allemagne et le Royaume-Uni misent sur des dispositifs d’encouragement à l’investissement, alors que l’Italie reste à la peine malgré quelques réformes. Au-delà des chiffres officiels, la structure même des impôts, la présence de niches, la stabilité du cadre réglementaire et la façon dont chaque pays adapte son code fiscal comptent tout autant pour attirer investisseurs et expatriés. Choisir son terrain fiscal ne se limite pas à comparer les taux, mais demande d’examiner la mécanique complète du système, de ses avantages à ses zones grises.

Quels pays de l’UE se distinguent par une fiscalité avantageuse ?

Les divergences sautent aux yeux au sein de l’Union européenne lorsqu’on observe la politique fiscale. Certains États misent tout sur des taux d’imposition sur les sociétés très bas, d’autres préfèrent la clarté et la souplesse de leur code fiscal.

L’Estonie s’impose comme référence. Un taux unique de 20 %, prélevé uniquement au moment de la distribution des bénéfices, absence d’impôt sur les plus-values non distribuées, fiscalité foncière basée sur la valeur du terrain : la Tax Foundation place régulièrement le pays en haut du tableau européen pour la compétitivité. La Hongrie propose le taux de 9 % sur les sociétés, un record qui attire les regards des entrepreneurs. En Bulgarie et à Chypre, le taux oscille entre 10 et 12,5 %, tandis que l’Irlande conserve le fameux 12,5 % qui fait accourir les géants de la tech. En contrepartie, les impôts sur le revenu et les prélèvements sur dividendes y sont parmi les plus élevés d’Europe.

Au sud, Andorre sort du lot : taux de 10 % sur les revenus des particuliers comme sur les sociétés, absence d’impôt sur les dividendes ou sur les successions. Malte et le Portugal proposent chacun leur formule : statut de résident non-dom à Malte, exonération d’impôts pendant dix ans pour certains nouveaux arrivants au Portugal.

Pour mieux comprendre les spécificités de ces pays, voici les points majeurs à retenir :

  • Hongrie : impôt sociétés à 9 %
  • Bulgarie, Chypre : 10 à 12,5 %
  • Irlande : 12,5 %, mais forte charge sur les revenus personnels
  • Andorre : 10 % sur sociétés et revenus, pas d’impôt sur dividendes
  • Portugal : régime fiscal spécial pour les nouveaux résidents

À l’inverse, France et Italie peinent à séduire avec des taux élevés et une réglementation complexe qui refroidit les ardeurs des investisseurs. Pour choisir un pays, la stabilité et la prévisibilité du système comptent autant que le taux inscrit dans la loi.

Café de rue en Europe avec papiers financiers et drapeau EU

Conseils pratiques et ressources pour préparer sereinement votre expatriation fiscale

Avant de vous lancer dans l’aventure, il est judicieux de préciser vos objectifs patrimoniaux et d’anticiper les contraintes qui pèseront sur votre projet. Le choix d’une destination à fiscalité douce ne se résume pas à un taux d’imposition : il faut aussi se pencher sur le cadre de vie, la stabilité du système et la qualité des services locaux. La Hongrie ou l’Estonie offrent une fiscalité attrayante, mais la réussite d’une expatriation dépend aussi de l’accès aux soins, à l’éducation ou encore à un réseau de transports fiable.

Pour évaluer et comparer vos options, les rapports annuels de la Tax Foundation et les données de l’OCDE fournissent un panorama actualisé des taux et des principales réformes. S’appuyer sur un cabinet spécialisé ou un fiscaliste local permet de mieux anticiper les règles parfois subtiles sur la résidence fiscale ou la non-double imposition. Soyez attentif à l’ordre des démarches : plusieurs pays fixent des critères précis sur la durée de séjour ou la localisation des centres d’intérêts économiques.

Voici les étapes à examiner avant de vous installer à l’étranger :

  • Analyser votre statut fiscal : durée de séjour, liens familiaux, centre des intérêts économiques.
  • Faire auditer votre situation patrimoniale et les revenus attendus.
  • Vérifier les impacts potentiels sur la protection sociale, la retraite ou la couverture santé.

La France surveille de près les départs de ses contribuables fortunés. Il est donc conseillé de se renseigner sur la fiscalité liée à l’exit tax et sur les conditions de départ. Les sites officiels des administrations fiscales nationales et les bases de données de la Commission européenne constituent une bonne première étape pour cartographier les incitations et obligations fiscales.

Au final, choisir sa destination fiscale, c’est un peu comme avancer sur un échiquier : chaque mouvement compte, et la partie ne fait que commencer.