Compte Perco : fonctionnement, avantages et fiscalité en France

71 % des salariés français n’ont jamais touché à leur Perco. Pourtant, chaque année, plusieurs milliards d’euros dorment sur ces plans d’épargne retraite collectifs, sans que leurs détenteurs n’en mesurent toujours la mécanique ni le potentiel fiscal. Derrière ce sigle, un univers de règles, d’avantages et de subtilités demeure, et il mérite bien plus qu’un regard distrait.

Les sommes issues de l’intéressement et de la participation versées sur un Perco échappent à l’impôt sur le revenu, sauf si le salarié décide de les percevoir directement. Les plus-values générées par le plan bénéficient d’une exonération d’impôt, mais restent soumises aux prélèvements sociaux. En cas de sortie en rente, la fiscalité varie selon l’origine des fonds et le choix du bénéficiaire.

Le Perco ne fonctionne plus pour les nouveaux dispositifs depuis octobre 2020, mais les plans ouverts avant cette date continuent d’exister. Les modalités de transfert vers le PERCOL obéissent à des règles précises, parfois complexes.

Comprendre le Perco : un outil d’épargne salariale aux spécificités fiscales

Le plan d’épargne pour la retraite collective, plus connu sous le nom de Perco, a longtemps figuré parmi les dispositifs phares de l’épargne salariale. Son principe repose sur une logique participative : chaque salarié volontaire peut effectuer des versements sur son compte, sans dépasser un plafond annuel défini. À ces versements individuels s’ajoutent ceux provenant de l’intéressement ou de la participation, tandis que l’entreprise peut compléter le tout via l’abondement, souvent incitatif. Ce complément respecte des plafonds fixés par la loi.

La plupart du temps, la gestion pilotée s’impose sur ces plans : les fonds alloués évoluent au fil des années pour s’adapter à la date de départ à la retraite. L’objectif : préserver progressivement le capital lorsque l’échéance approche, tout en maintenant une perspective de rendement sur la durée. Il reste possible de choisir une gestion libre si le salarié préfère piloter lui-même ses investissements.

Sur le plan des plafonds, la réglementation encadre de près l’ensemble des versements, notamment l’abondement de l’employeur : il ne peut pas excéder trois fois le montant apporté par le salarié et demeure soumis à une limite annuelle, fixée par décret. À noter que le forfait social, supprimé pour les entreprises de moins de 50 salariés, continue de s’appliquer dans de nombreux cas, ce qui impacte le coût côté entreprise.

Aujourd’hui, le Perco coexiste avec le PERCOL, son remplaçant direct, instauré par la loi Pacte. Les anciens plans restent valides, mais toute nouvelle ouverture se fait désormais sous le régime du plan d’épargne retraite collectif. Avant d’envisager un transfert, il convient d’évaluer les différences de gestion et de fiscalité entre les deux produits.

Quels sont les avantages fiscaux concrets du Perco pour les salariés ?

Le Perco attire par ses atouts fiscaux, pensés pour valoriser l’épargne retraite. Son point fort principal : l’exonération d’impôt sur le revenu pour plusieurs types de versements. Les sommes issues de l’intéressement, de la participation et de l’abondement de l’employeur, lorsqu’elles sont placées sur le Perco, échappent à l’impôt sur le revenu, dans la limite des plafonds légaux.

Concrètement, ces montants n’alourdissent pas l’assiette fiscale du salarié. Seuls les prélèvements sociaux restent dus, au taux en vigueur, sur ces sommes et sur les plus-values créées par le plan.

Pour mieux cerner ces avantages, voici les principales exonérations offertes :

  • Abondement : aucune taxation à l’impôt sur le revenu pour le salarié, à condition de ne pas dépasser 16 % du PASS annuel.
  • Intéressement et participation : sans imposition sur le revenu si le salarié choisit de les investir sur le Perco.
  • Plus-values : détaxées tant qu’elles sont conservées dans le plan ; la fiscalité ne s’applique qu’en cas de retrait.

Au moment du départ à la retraite, le Perco offre aussi une sortie fiscalement allégée. Le capital récupéré n’entre pas dans le calcul de l’impôt sur le revenu ; seules les plus-values sont soumises aux prélèvements sociaux. Pour les salariés, ce dispositif agit comme une enveloppe fiscalement avantageuse pour préparer la retraite sans gonfler leur pression fiscale annuelle.

Fiscalité à l’entrée, pendant la vie du plan et à la sortie : ce qu’il faut savoir

Ouvrir un compte Perco, c’est choisir entre plusieurs modes d’alimentation : versements volontaires, intéressement, participation et abondement versés par l’entreprise. Chaque type d’apport bénéficie d’un traitement fiscal distinct. L’intéressement, la participation et l’abondement attribués au plan d’épargne pour la retraite collective ne sont pas intégrés au revenu imposable. En revanche, les prélèvements sociaux (17,2 % en 2024) s’appliquent. Les versements volontaires, eux, restent soumis à l’impôt sur le revenu, sauf exceptions prévues en cas de déblocage anticipé autorisé par la loi.

Pendant la phase d’épargne, le capital investi continue de croître à l’abri de l’imposition. Les plus-values ne subissent aucun prélèvement fiscal tant qu’aucun retrait n’est effectué. Ce mécanisme permet de faire fructifier l’ensemble des revenus générés, qui se réinvestissent automatiquement et produisent à leur tour des gains. La gestion pilotée, généralement proposée par défaut, adapte la répartition des fonds à l’approche de la retraite pour réduire progressivement les risques.

À l’échéance du plan, deux choix principaux s’offrent au salarié : une sortie en capital ou une rente viagère. Le capital versé bénéficie d’une exonération d’impôt sur le revenu ; seules les plus-values sont soumises aux prélèvements sociaux. En cas de rente viagère, la part imposable dépend de l’âge du bénéficiaire au moment du versement, suivant le barème fiscal en vigueur. Cette souplesse peut être précieuse pour ceux qui souhaitent anticiper leur retraite, à condition de bien maîtriser les risques liés à une sortie anticipée ou à une gestion inadaptée.

Couple français discutant de leur épargne retraite à la maison

Perco ou PERCOL : comment choisir en fonction de votre situation fiscale ?

Depuis l’entrée en vigueur de la loi Pacte, l’univers de l’épargne salariale a pris un tournant. Le Perco traditionnel cède peu à peu la place au PERCOL (plan d’épargne retraite collectif), version modernisée du PER collectif. Mais l’arbitrage fiscal entre ces dispositifs relève d’un choix stratégique, loin d’un simple jeu de cases à remplir.

Le Perco reste pertinent pour ceux qui disposent d’un plan existant dans leur entreprise. Sa fiscalité à l’entrée demeure lisible : exonération d’impôt sur le revenu pour l’intéressement, la participation et l’abondement, seuls les prélèvements sociaux sont dus. La sortie en capital reste également allégée, car seuls les gains sont taxés.

Le PERCOL applique les nouvelles règles du plan d’épargne retraite. Il permet de déduire les versements volontaires du revenu imposable, un point fort pour les foyers soumis à une forte fiscalité. Il faut cependant garder à l’esprit que ces déductions s’inscrivent dans le plafond global de l’épargne retraite.

Pour éclairer votre choix selon votre profil, voici les grandes lignes à considérer :

  • Pour un salarié faiblement imposé : le Perco conserve l’avantage, avec une sortie flexible et une gestion simple.
  • Pour un cadre ou un contribuable à forte imposition : le PERCOL offre la possibilité de maximiser la déduction fiscale dès l’entrée.

La situation familiale peut également peser dans la balance : le PERCOL autorise l’adhésion du conjoint marié ou pacsé, ce qui ouvre de nouvelles possibilités pour la gestion de patrimoine. L’arbitrage dépend donc du profil fiscal, des ambitions à la retraite, et de la composition des revenus.

Entre anciens réflexes et nouvelles règles, le choix du bon plan d’épargne retraite ne relève pas d’une simple formalité. Il s’agit d’orchestrer sa trajectoire financière pour que chaque euro épargné serve vos projets futurs, et que votre retraite ne soit pas une énigme fiscale, mais une promesse bien préparée.