Avenir de l’économie : perspectives et prévisions essentielles

Certains indicateurs avancés contredisent les projections traditionnelles établies par les institutions financières en début d’année. Les révisions de croissance publiées en mai 2024 témoignent de disparités notables entre les économies développées et émergentes, alors que les tensions géopolitiques persistent.

Les principales agences de notation maintiennent un niveau de vigilance élevé, en raison d’une volatilité inhabituelle sur les marchés des matières premières et des politiques monétaires en transition. L’écart entre les anticipations des acteurs privés et les estimations officielles continue de s’accentuer.

Où en est l’économie mondiale à l’aube de 2025 ?

La croissance mondiale avance à un rythme stable, contre toute attente. D’après la Banque mondiale, le PIB mondial progresserait de 3,2 % en 2025, avant de ralentir légèrement l’année suivante. Ce tableau général recouvre des différences nettes : les économies avancées et émergentes évoluent sur des trajectoires bien distinctes. Les publications récentes pointent une reprise qui tient bon, sans masquer les incertitudes géopolitiques qui planent encore.

Le duo inflation-taux d’intérêt oriente les dynamiques régionales. La Banque centrale européenne (BCE) vise un taux de dépôt de 1,5 % à l’horizon fin 2025. Cette stratégie, amplifiée par la Banque de France, freine l’octroi de crédits et pèse sur l’investissement, tout en cherchant à contenir une inflation encore instable. L’OFCE évoque un exercice d’équilibre permanent, entre relance et maîtrise des prix.

Quelques repères clés :

Pour mieux cerner les enjeux, voici les principaux indicateurs à surveiller :

  • PIB : il reste le thermomètre de l’activité économique, particulièrement en Europe où la progression prévue plafonne à 1 % pour 2025.
  • Taux d’intérêt : leur trajectoire agit directement sur le financement des entreprises et la valorisation des actifs.
  • Inflation : toujours au cœur des stratégies, elle influence anticipations et allocations d’actifs.

La Banque mondiale ne ménage pas ses mots : après la capacité à encaisser les chocs, place à la prudence. Les perspectives de croissance reposent sur un fragile équilibre. Les décisions monétaires et budgétaires déploient l’arsenal disponible, mais l’incertitude reste omniprésente.

Quels scénarios de croissance pour les grandes régions : entre opportunités et incertitudes

La répartition de la croissance mondiale ne laisse rien au hasard, et les lignes de fracture s’accentuent. Côté États-Unis, l’activité évolue sur fond d’incertitudes politiques, avec la possibilité d’un retour de Donald Trump. Son projet, axé sur une dérégulation accrue et de potentielles baisses d’impôts, fait naître autant d’attentes que d’interrogations. Les marchés s’enthousiasment pour les actions américaines, stimulées par le secteur technologique, l’automatisation et l’essor de l’intelligence artificielle. Mais sous ce dynamisme, le risque protectionniste reste bien présent : les marchés émergents subissent de plein fouet les tensions commerciales et la force du dollar.

La Chine multiplie les mesures de relance, mais le ralentissement gagne du terrain. L’élan s’essouffle, la prudence s’installe. Du côté de la zone euro, la croissance attendue pour 2025 ne dépasse pas le seuil de 1,0 %. En France, le déficit public atteint 5,8 % du PIB, avec une dette qui frôle 113,2 % : la trajectoire budgétaire dérape, et la moindre secousse sur les taux d’intérêt peut vite compliquer la gestion.

Le marché obligataire, lui, attire les regards. Les obligations Investment Grade et haut rendement à duration courte séduisent les investisseurs à la recherche de revenus réguliers. Au Japon et au Royaume-Uni, la reprise se fait discrète, tandis que le Canada vise une progression de 2,1 %. Partout, les écarts se creusent, sous l’effet des barrières commerciales et du remodelage des chaînes de valeur. Les gouvernements ajustent leurs leviers, mais la volatilité reste tenace.

Main tenant un globe en cristal avec données holographiques

Facteurs déterminants et risques majeurs : ce qui pourrait bouleverser les prévisions économiques

Les projections reposent sur une poignée de variables nerveuses. En premier plan, le déficit public et la dette publique française, que la Cour des comptes surveille de près. Les dépenses dynamiques des collectivités et de la sécurité sociale, conjuguées à une hausse modérée des recettes fiscales (TVA, impôt sur les sociétés, impôt sur le revenu, droits de mutation), compliquent la trajectoire budgétaire. Un simple relèvement des taux d’intérêt, une tension sur les marchés ou un frein à la croissance, et l’équilibre de la dette menace de céder.

Sur le plan des opportunités, la transition bas carbone et les obligations vertes s’imposent comme des options de diversification crédibles. Ces instruments financent des projets environnementaux, tandis que la biodiversité attire des capitaux vers des stratégies actions spécialisées. Les entreprises qui réduisent les émissions de CO2, gèrent durablement leurs ressources ou innovent dans les technologies propres se retrouvent en pole position.

Les décisions publiques, quant à elles, dessinent le décor. L’Inflation Reduction Act (IRA) engage 493 milliards de dollars en faveur des technologies propres, propulsant les États-Unis dans la course à la production et aux énergies renouvelables. Mais un changement de cap politique, surtout outre-Atlantique, pourrait bouleverser la donne : relancer le pétrole et le gaz, réduire les aides à l’innovation verte, et c’est toute la chaîne de valeur planétaire qui vacille.

La diversification des investissements s’impose comme une nécessité. Face à la volatilité, il devient judicieux de répartir les risques sur plusieurs classes d’actifs, en tenant compte de l’essor du développement durable et de la réglementation qui évolue. Les détenteurs d’obligations vertes, les investisseurs engagés dans les infrastructures bas carbone ou la biodiversité disposent de leviers solides pour allier performance et impact.

Reste à savoir qui saura transformer cette période de turbulences en terrain de jeu pour bâtir l’économie de demain.